Comme on a eu l’occasion de le montrer ici (par exemple dans ce billet), la mortalité présente des fluctuations de court terme liées à des événements affectant la survie, notamment les épidémies saisonnières plus ou moins sévères et à l’effet « moisson ».
On propose dans ce travail
Gautier De La Plaine G., Planchet F. [2023] « Adding shocks to a prospective mortality model », ISFA, Document de travail.
une généralisation du modèle log-Poisson (version probabiliste du modèle de Lee-Carter) qui permet de prendre en compte ce phénomène.
Les résultats obtenus montrent que l’impact de cette volatilité additionnelle est négligeable sur les indicateurs de tendance centrale.
En revanche, on constate un impact matériel sur le besoin en capital associé au risque de longévité, un peu moins de 15 % de ce besoin étant induit par la présence de cette volatilité. Le complément est associé à l’incertitude sur la tendance d’évolution des taux de décès.
Ainsi, si le principal aléa associé à la construction d’une table de mortalité prospective reste l’incertitude attachée à la détermination de la tendance (voir Juillard et al. [2008] et Juillard et Planchet [2006] pour des analyses détaillées sur ce point), la prise en compte de ces fluctuations de court terme du niveau de mortalité permet une meilleure compréhension des déterminants du risque de longévité.
Références
Juillard M., Planchet F., Thérond P.E. [2008] « Perturbations extrêmes sur la dérive de mortalité anticipée », Assurances et gestion des risques, Vol. 76 (3).
Juillard M., Planchet F. [2006] « Mesure de l’incertitude tendancielle sur la mortalité – application à un régime de rentes », Assurances et gestion des risques, Vol. 75 (3).
Source: Primact