Une première analyse de la mortalité globale en France en 2020 a été proposée dans ce billet. En s’appuyant sur une comparaison directe du nombre de décès survenus en France en 2020 par rapport aux deux années précédentes, on constatait que la surmortalité observée en 2020 restait d’une ampleur contenue.
Mais on observe des fluctuations importantes du taux moyen de mortalité d’une année à l’autre, les années présentant une surmortalité significative du fait d’un événement particulier (épisode grippal ou canicule) étant suivies d’une ou deux années de sous-mortalité (effet « moisson », voir par exemple le graphique dans ce billet).
Dans ce document de travail
Toubiana L., Mucchielli L., Chaillot P, Bouauda J. [2021] L’épidémie de Covid-19 a eu un impact relativement faible sur la mortalité en France, IRSAN, Document de travail.
les auteurs montrent qu’en intégrant cet effet dans l’analyse de la surmortalité de l’année 2020, avec un lissage des variations annuelles sur 3 ans, on peut considérer qu’environ la moitié de la surmortalité brute observée par rapport aux années 2018 et 2019 est attribuable à un rattrapage. En effet, l’année 2017 est marquée par un épisode grippal assez sévère et les deux années suivantes présentent une sous-mortalité par rapport à la tendance (cf. dans ce billet).
En première approche, on pourrait donc décomposer le taux de 9 % d’augmentation de la mortalité 2020 en
9 % = 1 % (effet de structure lié au vieillissement)
+ 4 % (rattrapage de la sous-mortalité des années 2018 et 2019)
+ 4 % (surmortalité liée au Covid)
De ce point de vue, la pandémie de 2020 ne se distingue pas particulièrement d’épidémies grippales précédentes. Pour ce qui concerne l’année 2021, sur la base des données publiées par l’INSEE arrêtée au 26/03/2021, après une légère surmortalité en février et mars, le nombre de décès observés en France a rejoint le moyenne 2015-2019 depuis fin février.
Source: Primact